L’usage de drogues s’inscrit le plus souvent dans un contexte de fragilité sociale. C’est la raison pour laquelle la population socialement précaire doit bénéficier d’une méthodologie spécifique de prévention et de traitement des risques liés à leur consommation. La multiplicité des acteurs prévenant et traitant l’usage des drogues complique la mise en place de structures adéquates.

De plus, l’incarcération de personnes pour des infractions en matière de stupéfiants ou de faits connexes n’est pas la réponse adéquate car elle ne fait qu’augmenter la criminalité.

Il y a donc urgence d’évoluer vers un modèle de législation progressiste, comme celui porté par le Centre d’Action Laïque. En effet, le CAL estime qu’il est plus que temps de changer de paradigme et d’évoluer vers un modèle de législation progressiste, respectueuse des libertés individuelles et basée sur une approche de santé publique axée sur la prévention et la réduction des risques. À cette fin, il a rédigé une proposition de modification législative de la loi du 24 février 1921, visant une régulation par l’État de la production, du commerce et de la consommation de tous les produits psychotropes. La décriminalisation des comportements entourant leur usage constitue un préalable indispensable à la mise en place d’une réglementation de ce type.

Une telle réglementation du marché des stupéfiants par l’État aura pour avantages l’assèchement du marché noir et la fin du monopole de fait des mafias, l’octroi de moyens policiers et judiciaires retrouvés pour d’autres tâches, d’apporter une amélioration de la santé des consommateurs grâce au contrôle des produits, de diminuer le nombre de détenus en prison, de permettre à l’État de disposer de moyens financiers accrus grâce aux taxes et accises, d’octroyer des moyens supplémentaires pour la prévention et de réduction des risques et d’offrir une approche préventive sans tabou, via un dialogue libéré de l’interdit.

Le Centre d’Action Laïque recommande particulièrement :

  • de promouvoir une politique de réduction des risques effective, en vue de mieux informer les consommateurs potentiels ou usagers de drogues (y compris l’alcool) sur les risques pour leur santé;
  • de soutenir les initiatives du secteur de la santé en matière de réduction des risques;
  • d’ouvrir, dans les grandes villes du pays, des salles de consommation à moindre risque intégrées dans une politique locale cohérente, transversale et durable de soins, d’accueil et d’accompagnement des usagers de drogues;
  • de mettre en place des campagnes de prévention auprès du public qui n’a jamais consommé de drogues, avec une attention particulière portée aux mineurs d’âge.

De manière prioritaire, le CAL recommande la décriminalisation des comportements entourant l’usage des drogues ainsi que la régulation par l’État de la production, de la vente et de la consommation du cannabis.

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