L’un des points noirs dans le domaine des violations des droits fondamentaux en Belgique est la situation déplorable des prisons et des IPPJ en Belgique: la situation carcérale est inhumaine due, entre autres, à la surpopulation et au manque de personnel. La précarité y règne en maître. L’accès aux soins y est peu aisé… D’autant que la politique pénitentiaire belge est inefficace. Au-delà de la stigmatisation que fait peser notre société sur les personnes emprisonnées, celles-ci endurent beaucoup de souffrances physiques et psychologiques. Il s’agit donc d’une atteinte grave aux droits fondamentaux des individus concernés.

Par ailleurs, dans la majorité des établissements pénitentiaires, le peu de formations, de possibilités de travail et de projets préparant à la sortie rendent très difficile la réinsertion, augmentant ainsi le risque pour les ex-détenus et détenues de (re)tomber dans la précarité et l’exclusion sociale.

Le Centre d’Action Laïque recommande notamment, dans son Mémorandum 2024 de:

  • encourager la réinsertion des personnes détenues par le biais des droits consacrées par la loi de principe du 12 janvier 2005 (plan de détention individuel, vie en communauté, travail pénitentiaire), d’un meilleur suivi psychosocial des services internes et d’une augmentation de leur cadre, de formations qualifiantes et certificatives, de remises de peine en cas de réussite de formations de base, etc.
  • au niveau du casier judiciaire, favoriser l’intégration au travail des personnes judiciarisées et multiplier les mesures de suspension du casier judiciaire afin d’aider les anciens détenus dans leur recherche d’emploi et favoriser les mesures d’effacement légal automatique de certaines condamnations ainsi que les mesures de réhabilitation légale par l’assouplissement des conditions et des délais.
  • améliorer l’encadrement en matière de droit du travail en prison et l’accès à la caisse d’entraide ;
  • développer les alternatives à la prison telles que les peines alternatives, la médiation ou la justice restauratrice qui permet la prise en compte des victimes ;
  • rénover les anciennes prisons en privilégiant la création de petites unités de vie, basées sur les modèles hollandais et scandinaves (plus spécifiquement suédois et finlandais) et les prisons ouvertes ou semi-ouvertes avec formation et travail en extérieur (comme le centre pénitentiaire de Ruiselede par exemple).

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