Plus de deux millions de Belges, soit précisément 18,6% de la population, courent un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. C’est ce qui ressort des chiffres de la pauvreté pour l’année 2023 que Statbel, l’office belge de statistique, a publiés le 8 février 2024 sur la base de l’enquête sur les revenus et les conditions de vie. Le seuil de pauvreté s’élève en 2023 à 1450 euros pour une personne seule et à 3045 euros par mois pour un ménage de deux adultes et deux enfants. Les trois indicateurs de la pauvreté sont le risque de pauvreté sur la base du revenu, la privation matérielle grave et les ménages à très faible intensité de travail.

Il faut toutefois être attentif au fait que les statistiques tendent à homogénéiser les choses. En l’occurrence, la disparité entre les différentes régions de Belgique est assez éloquente. Alors que la Flandre avoisine un taux de 10% en matière de risque de pauvreté et d’exclusion sociale, la Wallonie se situe autour de 25% et la région de Bruxelles-Capitale à 35%. Dans ce dernier cas, la crise du logement joue un rôle majeur. Il est très difficile de trouver un lieu de vie à un prix abordable à Bruxelles. Il y a par ailleurs trop de logements exigus ou insalubres qui y sont occupés.

Grille de lecture ou gril de préjugés?

En fonction des problèmes soulevés, les solutions seront tantôt locales tantôt plus générales. Mais dans tous les cas, on doit se garder de tout réduire à un facteur unique. (…)


Un article de Guillaume Lejeune, animateur philo au CAL Charleroi, pour EDL · Espace de libertés, le magazine du Centre d’Action Laïque