À Bruxelles et en Wallonie, près de 100.000 ménages sont sur une liste d’attente pour obtenir un logement social, tandis que le marché locatif privé devient de plus en plus hors de portée pour les foyers en situation de précarité. Dans les grandes villes en particulier, même les classes sociales dites « moyennes » éprouvent désormais des difficultés à trouver un logement financièrement accessible.

En Wallonie, 33% des ménages sont uniquement locataires, dans le logement public ou de bailleurs privés, tandis qu’en Région de Bruxelles-Capitale, ce taux monte à 60,1%. D’après le dernier rapport d’activité de la Société wallonne du logement (SWL) – qui coordonne le développement et la gestion locative d’un parc de quelque 103 000 logements publics –, en 2023, en Wallonie, 213.431 personnes (soit 97.540 ménages) étaient logées par l’une des 62 sociétés wallonnes de logement de service public (SLSP), tandis que 44.491 ménages étaient candidats-locataires. Le temps d’attente moyen pour l’obtention d’un logement d’utilité publique était de deux ans, trois mois et cinq jours. En Région de Bruxelles-Capitale, au 1er janvier 2024, pour l’ensemble des 16 sociétés immobilières de service public (SISP), il y avait 53 801 candidats-locataires (contre 21 906 en 2004).

Des allocations à défaut de logements sociaux

Depuis octobre 2021, en Région de Bruxelles-Capitale, une nouvelle procédure et des conditions d’octroi allégées permettent aux Bruxellois et Bruxelloises à faibles revenus, locataires sur le marché privé et inscrits sur la liste d’attente pour l’attribution d’un logement d’une SISP, de bénéficier d’une allocation loyer avant l’attribution d’un logement social. En août 2023, 9000 ménages disposaient d’une aide financière mensuelle dont le montant variait entre 120 et 173€, auquel s’ajoutaient entre 20 et 43€ par enfant à charge. D’après l’administration bruxelloise du logement, à l’époque, 3 000 autres ménages répondaient aux conditions d’octroi de cette aide, mais n’en avaient pas encore fait la demande.


Un article de Caroline Dunski, journaliste, pour EDL · Espace de libertés, le magazine du Centre d’Action Laïque